David, pêcheur de hareng


Découvrez son parcours
et son engagement pour les océans

© Frédéric Briois

© Frédéric Briois

LA PÊCHE : UN VOYAGE, UN RETOUR AUX SOURCES   

Dans la famille de David Leprêtre, on est pêcheur de génération en génération. Tel son arrière-grand-père, son grand-père et son père, le métier et la mer sont venus à lui, comme une évidence.

Enfant, son père disparaît en pêchant lors d'un accident en mer. C'est donc son oncle qui l'emmène en mer et lui apprend le métier passionnant de pêcheur. Mais c’est ensuite à l’école des mousses au Portel puis à l’école de Concarneau qu’il finalise sa formation, avec plusieurs stages professionnalisants.

« J’ai fait mes premières marées à 9 ans puis j’ai embarqué à 16 ans comme tous les marins. »

David a d’abord commencé par la pêche au chalut. Il a acheté son bateau et est vite devenu capitaine. Malheureusement, au même moment, les prix du gasoil flambent et les quotas de cabillaud sont divisés par deux. David intègre donc un plan de sortie de flotte et perd son bateau. Il en profite alors pour rouler sa bosse de marin pendant 3 ans en Tunisie, en Bretagne et dans le sud de la France.

« Je suis revenu à Boulogne-sur-Mer car mon beau-frère m’a proposé de commander son bateau. Je ne souhaite pas redevenir capitaine car j’ai les avantages mais pas les inconvénients du poste. »

Il commande désormais le Vierge Marie et travaille avec 6 personnes à bord. Aujourd'hui, son bateau fait partie des 7 bateaux qui composent la pêcherie de hareng de Manche Est et Mer du Nord certifiée MSC Pêche Durable depuis 2014.

LA PÊCHE AU HARENG

L'engin de pêche utilisé pour pêcher le hareng est le chalut pélagique. David pêche d'autres espèces et part alors toute la semaine en mer pour ne rentrer que le weekend. Mais lorsqu'il pêche le hareng, il peut rentrer à terre tous les jours.

Il part systématiquement de nuit, lorsque le hareng remonte à la surface pour se nourrir de plancton. Le hareng est repéré grâce un sonar ou un sondeur. Le chalut pélagique est tracté par un ou deux bateaux et tiré en pleine eau (il ne touche pas le fond) ce qui permet de capturer les poissons qui vivent en banc. Cette opération dure environ 20 minutes.

« Après, il y a 1H30 de travail qui suit : c'est le temps nécessaire pour remonter le chalut et le vider dans le bateau, ce sont des tâches qui prennent du temps ! Une fois qu’il est dans le bateau, on fait route vers le port et on décharge le poisson au petit matin. »

Parfois, le bateau de pêche peut perdre un peu de stabilité lorsqu'il y a trop de hareng à bord. Mais David n'est pas inquiet, les pêcheurs gèrent ce genre de situation car ils y sont habitués.

UNE PÊCHE PLUS ÉCOLOGIQUE

Pour David, la pêche durable est très importante pour les générations à venir. Il sait qu’il faut faire attention et travailler en respectant les règles et les océans.

« Les pêcheurs ne font plus n’importe quoi comme avant. Le MSC c’est bien parce qu’au moins, il y a plus de règles, on est reconnus et le poisson est mis en valeur. »

David ne part pêcher que s'il y a une demande du marché et un besoin précis. La pêche au hareng se fait à la commande. Cela signifie que les pêcheurs ne travaillent que pour répondre aux besoins spécifiques du mareyeur ou de l’acheteur. Cela permet aussi d'assurer qu'il n'y aura pas de gaspillage : le poisson sera forcément vendu et trouvera forcément preneur.

En Mer du Nord et en Manche Est, où David travaille, la ressource de hareng se porte bien. Si ce n’est pas la surpêche qui inquiète David aujourd'hui, c’est bien le changement climatique. Il observe un changement dans la répartition de certaines espèces comme le merlan ou le cabillaud qui se pêchaient beaucoup plus auparavant au profit désormais d’espèces telles que l’encornet, le rouget et même des thons bonite.

« On sait que les mers se réchauffent donc ce n’est plus pareil. Mais les pêcheurs arrivent toujours à s’adapter ! »

PENSER À L'AVENIR

Sur le futur du métier de pêcheur, David est plutôt serein et constate des améliorations qui l’encouragent.

« Quand j’ai perdu mon bateau, c’était très dur. Mais aujourd’hui, c’est beaucoup mieux géré qu’avant. Je suis relativement optimiste ! »

Son fils a seulement 12 ans mais souhaite déjà être un pêcheur engagé, comme son père. Seul le mal de mer pourrait avoir raison de sa carrière, mais la jeune génération est prête à prendre la relève. David souhaite corriger l’image souvent fausse du marin destructeur et pollueur : les pêcheurs sont eux aussi préoccupés et engagés pour préserver l’environnement. Ce sont même les premiers concernés puisqu'ils en payent les conséquences directement. Maintenir la ressource c'est aussi permettre aux pêcheurs de vivre de leur métier.

David est plein d'espoirs et continuera de pêcher, durablement et en préservant les océans et la biodiversité, pour les générations futures.

Vous aussi soutenez David et ses efforts, devenez un acteur engagé de la pêche durable en consommant du poisson sauvage et des fruits de mer labellisés MSC !

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Toutes les photographies sont soumises à copyright © MSC ou Frédéric Briois.